De la Via Aurélia à la Via Francigéna

Publié le 31 Décembre 2016

A moins d’un kilomètre du Plessis-Vannon existe un chemin agricole sans charme qui s’enfonce dans la forêt communale de Membrey mais qui porte fièrement le nom de" Voie Romaine ".

Du Millarium Aureum, sorte de borne centrale monumentale, installée à Rome, sur le forum, rayonnaient toutes les voies romaines. A l'époque on pouvait vraiment dire que "tous les chemins menaient à Rome".

Très nombreuses, les voies principales portaient des noms qui ressemblent à des prénoms féminins pleins d'une touchante poésie exotique ; la via Cassina vers Florence, la via Appia vers Brindisi, la via Flamina vers Rimini etc.

L’une d’elles, la via Aurélia, conduisait vers Pise puis Gênes, ensuite Aoste. Elle perdait alors son nom mais se prolongeait vers Lausanne, Besançon, Langres, Reims et enfin Boulogne sur Mer.

Depuis ce port on pouvait atteindre facilement Londres par bateau direct ou en passant par Douvres. La via Aurélia en Italie et la voie gauloise reliaient donc Londres à Rome.

Aujourd’hui, les historiens spécialistes des voies romaines ont établi des cartes détaillées et ont donné de nouveaux noms aux antiques routes. La poétique via Aurélia est devenue chez nous... la VR 7 !

Entre Besançon et Langres, la VR 7 enjambe la Saône à Seveux et traverse le bois de Membrey en direction de Vaite. Au cours des deux premiers siècles après J.C., un important village s’est développé autour de ce qui est aujourd'hui le Port de Savoyeux et la magnifique villa aux superbes mosaïques disparues en faisait partie.

Plus tard, en 990 exactement, Sigéric de Cantorbéry, primat d’Angleterre se rendit à Rome rencontrer le pape en empruntant cet itinéraire, traçant en cela la voie d’un nouveau pélérinage qui prit plus tard le nom de Via Francigéna.

La Via Aurélia des romains devint alors la Via Francigéna.

Aujourd’hui pour des raisons plus commerciales qu’historiques, la Via Francigéna moderne ne passe plus par l’antique et bucolique voie romaine toujours présente mais par les villages de Dampierre sur Salon et Autet en empruntant les routes départementales moins poétiques mais, sans doute, plus efficaces.

On imagine bien, sortant de la brume, l'empereur Marc-Aurèle en 173 venant de la via Aurélia et l'archevèque de Cantorbéry, Sigéric en 990 sur la via Francigéna

On imagine bien, sortant de la brume, l'empereur Marc-Aurèle en 173 venant de la via Aurélia et l'archevèque de Cantorbéry, Sigéric en 990 sur la via Francigéna

Rédigé par Jean Pierre VIENNEY

Publié dans #Les choses à voir

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